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Pourquoi organiser des Rencontres d'une telle ampleur?

 

Les rencontres de Terres du Lac le 25 octobre 2010 ont réuni des intervenants d’horizons très variés, acteurs de terrain ou chercheurs, ainsi que personnalités politiques. Un public nombreux et motivé a enrichi le débat au cours des ateliers du matin et des tables rondes de l’après-midi. Ce brassage d’idées a été très bénéfique pour la croissance de notre association qui n’avait qu’une année d’existence.Il est évident que pour une toute jeune association, c’était un pari difficile à mener à bien.

 

Nous y sommes arrivés en tout premier lieu grâce à l’appui financier apporté par la Région Rhône-Alpes et par la mise à disposition de notre association de lieux parfaitement adaptés à ce type de manifestation : par la Chambre d’Agriculture 74 à Annecy et par la Fondation Les Pensières (dont notre parrain Alain Mérieux est le Président) à Veyrier du lac.

Mais surtout ce colloque fut une réussite grâce à la qualité et la diversité des intervenants (voir liste ci-après), qui ont tous accepté de nous consacrer bénévolement du temps ; grâce aussi à la diversité et à la motivation des participants.

Organiser un événement tel qu’un colloque et un mini-festival de films, 18 mois après notre création officielle, avait, bien évidemment, en premier lieu un objectif de communication. Il était particulièrement utile, à ce stade, de

 

- pouvoir présenter l’originalité de notre association qui vise à sensibiliser un large public en lui proposant de s’associer à une action concrète et positive, en collaboration avec les élus et le monde agricole. C’est-à-dire être une association bien identifiée comme différente des traditionnelles associations de défense de l’environnement, très utiles par ailleurs.

- prendre contact avec le premier cercle de nos partenaires potentiels : responsables agricoles, administrations, élus locaux, départementaux ou régionaux, milieux économiques, chercheurs et intervenants du secteur... La diffusion ciblée d’un nombre important d’invitations, qui ont reçu un bon accueil, et la large diffusion des actes du colloque, 6 mois plus tard ont assuré ce contact.

- nous faire mieux connaitre de nos premiers adhérents et toucher un public encore plus large au plan local.

 

Mais pour nous, en interne, organiser une telle journée de rencontres et de réflexions, animée par un grand nombre d’intervenants agissant depuis des années dans le secteur de l’action foncière dans l’espace péri-urbain a été l’occasion de préciser le sens de notre action, de nous ouvrir de nouvelles pistes, de nous conforter dans notre démarche, mais aussi de préciser les limites et d’en identifier les difficultés...En fait cela nous a permis, en peu de temps, d’acquérir une certaine « culture commune » alors que justement nous avions choisi de construire notre démarche à partir d’un groupe de « membres  fondateurs" » très diversifiés de par leurs connaissances et leur sensibilité. Le parcours de chacun était spécifique. Cela nous a permis de « rassembler nos différences » sans en effacer les apports spécifiques de chacun, utiles à notre action.

DEROULEMENT DE LA JOURNEE

 

Le matin à Annecy : Les Ateliers à la Chambre d’Agriculture à Annecy

Atelier n°1 : Les Chartes de territoire comme dispositif de concentration foncière

Atelier n°2 : Pérennisation et développement d’une agriculture périurbaine

Atelier n°3 : L’enjeu des terres agricoles : du local au mondial

Atelier n°4 : Les actions du Conservatoire du littoral et les contraintes

Atelier n°5 : Les fonctions de l’agriculture périurbaine

Atelier n°6 : Présentation du Triangle Vert Atelier n°7 : Recherche d’une synergie la fonction résidentielle et la fonction agricole

 

Après midi : les tables rondes au Centre de Rencontre « les Pensières » de la Fondation Mérieux à Veyrier du Lac. Accueil par le Président de l’Association « Terres du lac »

Table ronde n°1 : Est-ce utile et efficace d’acheter des terres pour préserver l’agriculture ?

Table ronde n°2 : Pour protéger… qui achète les terres agricoles, et comment ?

 

 

LES INTERVENANTS

 

Nathalie Bertrand Chercheuse au Cemagref

Paola Branduini Architecte paysagiste - Chercheuse à l'institut Polytechnique de Milan

Georges Constantin ex-Président de l'Agence foncière de la région parisienne

Jean-Philippe Deslandes Directeur de la Délégation "lacs" du Conservatoire du littoral

André Fleury Professeur émérite Ecole Nationale Sup du Paysage de Versailles

Bernard Giraudy Ancien Maire de Vernouillet

Alain Halska Paysagiste (Karum- Albertville)

Thierry Laverne Architecte paysagiste - Président association"Triangle Vert" (Essonne)

Robert Levesque Ingénieur agronome - Directeur de Terres d'Europe

Emmanuel Michau Directeur de l'ONF 73

François Plassard Agronome et économiste - developpeur des "éco hameaux"

Sjoerd Wartena Agriculteur, président fondateur de "Terres de Liens"

 

LES GRANDS TEMOINS

Yves Paccalet Biologiste et philosophe - Conseiller Régional Rhône-Alpes

Denis Maire Agriculteur - élu chambre d'agriculture 74 - Président de GIS Alpes-Jura Denis maire Agriculteur-élu chambre d'agriculture 74- Président de GIS Alpes jura

 

LES MODERATEURS DES TABLES RONDES

Hubert Bornens ex-Directeur Safer 74

Jean-Luc Baudin Journaliste

 

LES SECRETAIRES DE SEANCE

Atelier n° 1 Jean Grimond

Atelier n° 2 Annick Touchant

Atelier n° 3 Isabelle Lebédel

Atelier n° 4 Bruno Perrier

Atelier n° 5 Philippe Albert

Atelier n° 6 Yves Tyl

Atelier n° 7 Annick Touchant

 

Tables rondes Nicole Bocquet et Marie-Edith Pinget

et aux dessins : Filipandré

THEMES DES RENCONTRES

 

Ces rencontres ont permis de faire le point avec des chercheurs et des acteurs de terrain, sur les différents thèmes qui sont au cœur de l’action de «Terres du Lac »

- L’enjeu économique et spatial des espaces agricoles périurbains

La croissance urbaine de plus en plus forte se fait aux dépens des espaces agricoles. Leur sauvegarde passe au second plan

La prise de conscience de la nécessité de préserver ces espaces agricoles, pour sauvegarde une agriculture de proximité (zone maraîchère,…) et ménager des coupures vertes est apparue ces dernières décennies. Dès lors de nombreuses initiatives ont fleuri… Quels en sont les impacts, l’efficacité….sont-elles reconductibles et sous quelles conditions ?

- La sauvegarde des paysages agricoles remarquables menacés d’urbanisation

Le relief ou la géologie sont à la base du paysage. Toutefois l’agriculture y joue un rôle essentiel. La disparition massive de l’agriculture sous la poussée de la construction et le mitage de l’espace transforment fortement le paysage au risque de lui faire perdre son attrait résidentiel ou touristique et sa qualité environnementale.

La sauvegarde de ces paysages est souvent présentée comme un axe majeur du projet de développement durable des territoires… mais ces déclarations d’intention sont rarement suivies de mesures concrètes.

Les interdépendances de territoire… et la nécessaire solidarité ville-campagne

Le périurbain et l’urbain font partie d’un même territoire, c’est une vérité mal reconnue. Le périurbain craint « l’envahissement » par la ville et l’urbain considère comme « normal » de s’étendre sur la campagne… La prise de conscience d’un enjeu commun est trop peu souvent partagée. Or il ne peut y avoir de gestion du périurbain sans travail et coopération au niveau de l’ensemble du territoire autour de la ville-centre.

- L’enjeu du foncier agricole et son poids sur l’agriculture périurbaine

Le foncier agricole est un enjeu majeur au niveau mondial et ce sont, souvent, les meilleures terres agricoles qui sont sacrifiées en premier pour l’urbanisation.

Dans le périurbain, le foncier appartient de moins en moins aux agriculteurs ; il est de plus en plus cher, ce qui fragilise, encore, le résultat et la pérennité des exploitations.

CONCLUSIONS

 

Remerciements Le Conseil d’Administration de Terres du lac tient à remercier sincèrement tous ceux qui ont contribué à sa réussite : Les intervenants, la Chambre d’Agriculture de la Haute-Savoie, la Région Rhône-Alpes, les 150 participants mais aussi les nombreux bénévoles de l’association qui se sont investis dans cet événement, ainsi que notre coordinatrice : Anne-Marie Bataille.

Pour une jeune association telle que la nôtre, c’était un pari difficile que nous n’aurions pu relever sans votre soutien, votre participation, votre engagement. Alors un « grand merci » pour tout cela.

 

Et maintenant

Pour nous, cette journée de réflexion a joué son rôle principal, à savoir : approfondir et valider les orientations et les objectifs qui ont présidé à la création de notre association, en particulier 

- La préservation à long terme des paysages agricoles remarquables comme ceux des bassins des grands lacs alpins est un bel objectif, susceptible de réunir le plus grand nombre.

- Procéder à une « acquisition citoyenne » des terres agricoles dans un total respect des règles qui régissent leur marché, c’est alléger la charge financière des agriculteurs… en fait c’est reconnaître que notre « paysage » est le fruit de leur travail.

- Acheter des terres agricoles ne suffit pas, encore faut-il qu’elles restent cultivées par les agriculteurs, ceci exige de mener cette action en totale concertation avec l’ensemble de la profession agricole.

- Les protections réglementaires, telles que Scot ou PLU qui sont de la responsabilité des élus locaux, sont indispensables, mais elles ne sont pas suffisantes pour garantir une totale pérennité. Les diverses formes d’acquisition collective du foncier agricole sont des outils complémentaires efficaces de ces protections réglementaires.

- Réunir le plus grand nombre autour de cette action d’acquisition est le plus sûr moyen de conforter l’ensemble de ce dispositif visant à permettre la préservation et la poursuite de la mise en valeur agricole de ces espaces.

- Les contributions citoyennes, indispensables pour mobiliser le plus grand nombre dans cette démarche d’acquisition, peuvent avantageusement être confortées par du mécénat public ou du mécénat d’entreprises, en particulier par l’intermédiaire de leurs Fondations

- Réussir une telle action dans un paysage aussi remarquable que le bassin du lac d’Annecy, peut ouvrir la voie à la reconquête des zones agricoles de la périphérie des villes en général et cela se place dans le combat pour la protection générale des terres agricoles, qui est un enjeu mondial.

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